1 août 1940
17ème Région
CAMP DU VERNET
Information.
Le Vernet d’Ariège le 1er août 1940
RAPPORT du Capitaine ROCH Chef du Service d’Information sur les internés WOLF et LEONHARD
WOLF est un des « personnages » de premier plan du Camp du Vernet.
Stalinien notoire et dangereux, il a été l’objet de nombreux rapports de la part du Capitaine NOUGAYROL, mon prédécesseur.
Tant que dura la guerre, le Chef du Service des Informations s’opposa toujours énergiquement à sa libération du Camp malgré la pression faite par certains milieux (en particulier milieu américain de gauche).
Cependant, la fin des hostilités amène une situation nouvelle. Si la libération en France de WOLF n’est pas plus qu’auparavant à envisager, il semble par contre qu’il n’y ait plus d’obstacle majeur à son émigration au Mexique.
En conséquence, je ne crois pas qu’il y ait lieu de s’opposer à son voyage à Marseille qui facilitera son départ (durée 1 ou 2 jours).
Il est toutefois indispensable que ce voyage soit effectué dans certaines conditions :
1o/ Surveillance étroite de l’interné pendant le voyage et le séjour à Marseille.
2o/ Autorisation de faire seulement les démarches ayant un rapport direct avec son émigration.
3o/ Retour au camp une fois ces démarches terminées et nouvel internement jusqu’au jour du départ.
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Comme WOLF, 1’interné LEONHARD Rudolf Président de 1a « Société des Ecrivains Allemands » est une « personnalité » du camp du Vernet.
L’opposition faite par le Capitaine NOUGAYROL à la libération de WOLF a également été faite à celle de L[EO]NHARD et pour les mêmes raisons.
Cependant la question de son émigration se pose comme pour WOLF de façon différente depuis la fin des hostilités.
Par ailleurs, le voyage de LEONHARD à Marseille aurait pour but d’obtenir non seulement sa libération propre, mais encore celle d’environ 250 de ses « collaborateurs » (de second plan d’ailleurs) actuellement internés au Camp et dont la présence en France est nettement indésirable.
Il semble, en conséquence, qu’une autorisation d’aller à Marseille dans les mêmes conditions que WOLF [—] surveillance étroite pendant le séjour dans cette ville — retour au Vernet jusqu’au jour du départ — puisse être également donnée à LEONHARD.
Un simple voyage d’une durée de quelques jours au maximum semblerait préférable à la résidence forcée de quelques semaines demandée par l’intéressé.
signé ; Capitaine ROCH
Transmis à M. le Préfet de l’Ariège à Foix
Avis conforme à celui exprimé par le capitaine ROCH, Chef du Service d’Information.
Camp du Vernet le 2 août 1940
Le Chef d’Escadron PRATX, Commandant le Camp