29 juin 1933

Dossier 20775 Русский

1 JUIL 1933

20 JUIL 1933

no 30

République Française

Ministère de l’Intérieur

Direction de la Sûreté Générale

2e Bureau

P.J.

Expulsion

Glinoetsky Wladimir

une pièce

PRÉFECTURE DE POLICE

1 JUIL 1933

DIRECTION [de l’]ADMINISTRATION ET [de le] POLICE GÉNÉRALES

2e SOUS-DIRECTION

REJET

Avise le Préfet de 22 JUIL 1933

Paris, le 29 JUIN 1933

NOTE

pour Monsieur le Préfet de Police

1e DIRECTION

2e BUREAU

1e SECTION

№ 27936

Le Ministre de l’Intérieur prie Monsieur le Préfet de vouloir bien lui faire connaitre son avis sur la suite à donner à la pétition ci-jointe communiquée avec prière de renvoi.

Le Sous-Chef du 2e Bureau,

— Réponse —

A Paris le 18 Juillet 1933

Par la requête ci-jointe, le Russe expulsé Wladimir GLINOETZKY sollicite un permis de séjour.

Il aurait fait une invention sportive qui aurait intéressé le Ministre de la Guerre et le Général Lepelletier, Président de la Société de Tir au pistolet. Il se recommande aussi de M. MAKLAKOFF, ancien Ambassadeur, et du Lieutenant Colonel GRENIER de la Direction de l’Infanterie.

Je ne crois pas nécessaire d’approfondir l’intérêt que présente l'invention de GLINOETZKY et la valeur des relations dont il se réclame.

En rappelant que GLINOETZKY a été expulsé le 8 mars 1933 après deux condamnations pour vol, j’ajoute qu’il a été condamné une 3ème fois le 10 avril 1933 par le Tribunal Correctionnel de la Seine à 3 mois de prison pour le même motif.

Libéré des prisons de Fresnes le 17 juin 1933, il s’est fait héberger à l’Asile de l’Armée du Salut, rue des Cordelières, 29, et se trouvant sans ressources, s’est mis à dérober des livres rares dans les bibliothèques publiques, notamment à la Bibliothèque Nationale et à la Bibliothèque Sainte-Geneviève. Il les revendait ou cherchait à les revendre dans des librairies où on en a retrouvé plusieurs. Il a été arrêté à nouveau pour ces faits le 7 juillet 1933, et il a avoué qu’il avait de même soustrait une tabatière ancienne en argent à son avocat, Me SCHMOLL.

Cet étranger apparaît dès lors, non plus seulement comme un besogneux, devenu voleur par occasion, mais comme un voleur endurci dont la présence sur notre territoire ne saurait être tolérée, quels que soient les motifs qu’il invoque aujourd’hui.

Il convient à mon avis d’appliquer strictement, quand il sortira de prison, l’arrêté d’expulsion qui le frappe.

P. le Préfet de Police :

P[ou]r Le secrétaire Général ;

Le Directeur-Adjoint,

Transmis à M. le Préfet de Police pour renseignements, examen et avis le 29 JUIN 1933