12 février 1944
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Archives départementales de Meurthe-et-Moselle. — WM 315.
MINISTÈRE de L’INTÉRIEUR
POLICE NATIONALE
Brigade Régionale de Police de Sûreté
NANCY
No 3063
VU & TRANSMIS à Monsieur le Commissaire Divisionnaire Chef de Service Régional de la Police de Sûreté
Le Commissaire Principal
NANCY[, le] 21 MARS [194]4
L’Inspecteur de Police de Sûreté FEVAI Georges à Monsieur le COMMISSAIRE PRINCIPAL, Chef de la Brigade régionale de Police de Sûreté à NANCY. —
OBJET : Sabotage sur voie ferrée sur le territoire de la Commune d’Arrancy (Meuse).
REFERENCE : Commission rogatoire de M. le Juge d’Instruction à Verdun en date du 12 Février 1944.
— LES FAITS —
Le 12 Février 1944 à 1 H.50, le train 12.255 formant un convoi de 59 wagons plate-forme, chargés de véhicules automobiles appartenant à l’Armée d’occupation, a déraillé au kilomètre 8.400 sur la commune d’Arrancy (Meuse).
— L’ENQUETE —
Le train précité venait de Novéant et se dirigeait sur Givet, il se trouvait donc sur la voie 1 au moment de l’accident et roulait à une vitesse de 30 à 40 Kms à l’heure. Il était tracté par une locomotive du dépôt de Conflans-Jarny. Il avait quitté cette dernière gare à 0 H.40.
La marche du train fut normale jusqu’au lieu de la catastrophe à 1 H.50 au kilomètre 8.400 sur le territoire de la Commune d’Arrancy. Immédiatement avant le déraillement, le train roulait à une vitesse horaire de 35 Kms, ce qui a limité les dégâts.
Deux militaires allemands ont été tues et 10 ont été blessés dont 4 grièvement. Ils ont été dirigés sur l’hôpital de Verdun.
Le mécanicien, le chauffeur et le Chef de train sont sortie indemnes de la catastrophe.
Le déraillement est conséquent au déboulonnage du rail extérieur gauche, juste à l’amorçage d’une courbe. Celui-ci a été accolé sous le choc à l’autre rail. Les constatations n’ont pu être poussées plus avant en raison de l’amas des camions automobiles et des wagons enchevêtrés les uns dans les autres et gerbés sur une hauteur de 25 mètres environ. La locomotive et son tender se sont couchés sur le côté gauche en direction de la marche. Les traverses ont été arrachées et broyées et on ne peut dénombrer exactement les tire-fond qui avaient été dévissés. L’éclisse avait été déboulonnée, elle a été retrouvée sous les décombres.
Outre, la locomotive et le tender, sept wagons plate-forme sont gerbés, écrasant sous leur poids les camions automobiles dont ils étaient chargés comme il est dit plus haut. Sept autres fortement endommagés sont sortis également des rails. Le reste de la rame a été retournée sur Conflans.
Un train de troupes précédent était passé sur les lieux et sur la même voie, sans incident à 23 H.02, c’est-à-dire 1 H.38 avant.
La circulation a été rétablie dans les deux sens dans les 24 heures.
Les recherches en vue de découvrir les auteurs de ce sabotage sont restées vaines jusqu’à ce jour. Aucun indice n’a pu être recueilli sur les auteurs et les personnes entendues ne peuvent donner aucun renseignement sur cette affaire.
L’Inspecteur de Police de Sûreté,
DESTINATAIRES :
M. le Juge d’Instruction à VERDUN
M. le Préfet régional (Intendance de Police) à NANCY
M. le Préfet du département de la Meuse
M. le Directeur des Services de Police de Sûreté (6o Section) à VICHY.
M. Le Commissaire Divisionnaire, Chef de la Délégation de la Direction des Services de Police de Sûreté à PARIS.
Archives régionales.